mardi 27 novembre 2007

extrait de presse
galerie Lorhl Munchengladbach(D)

Parcours

Le cheminement.

Il arrive que le son exerce sur moi, magie, ravissement, émotion et mystère. Pendant des années je ne l’ai pas pris au sérieux. « Artiste, ce n’est pas un métier ».Ce n’est que vers 23 ans, en revenant d’un séjour en Louisiane [et en traversant une crise existentielle voire identitaire] que je me suis rendue à l’évidence : je ne pouvais pas faire sans. Alors, a commencé un parcours d’autodidacte où je prenais « à la carte » ce dont j’avais besoin pour me construire.

En faisant un son, j’ai la preuve que j’existe.
En faisant des sons, j’arrive à m’oublier…
… c’est aussi un acte qui relie le genre humain, un partage très singulier.


Le rythme a été le départ de mon cheminement. Il ne répondait pas à mes questions existentielles mais cela me donnait du plaisir, et me transportait (encore et toujours …).
Etant quasiment illettrée et revêche à l’écriture musicale, il a fallut user de ruse pour trouver une forme qui me permette de produire du son sans être musicienne dans le sens « académique »du terme. Je jouais de la batterie et des percussions mais ce n’était pas cela que je voulais faire (pas seulement). Mes questionnements n’y trouvaient pas toutes leurs réponses.
Ce sont les rencontres et la curiosité qui petit à petit ont orientés ma démarche.
J’avais besoin de- recréer un univers sonore- fait d’empirisme et de surprises. Mais là aussi, j’étais sans technique, tout à fait autodidacte. Mais pas sans questions. Ce qui sous tendait et alimente toujours, et inspire mon travail, c’est le Temps, le Hasard et leurs mystères .Avec une fascination pour la philosophie des/et les sciences.
Le premier instrument : « Désiré »a été créé pour la Cie Mezza Luna(Liège 1987)
Avec l’aide d’un ami, Jean Van Wierst j’ai pu y mettre du son (cordes et percussions) du sable et de l’eau. Les éléments de base de la métaphore étaient réunis. Là, j’avais franchi un pas.
C’était de pouvoir rendre audible et visible, l’indicible.
Depuis, le cheminement continue, d’autres instruments, sculptures sonores et installations ont été créés. Et chaque fois essayer d’inventer un nouveau, des nouveaux sons, en utilisant principalement la corde de piano tendue dans un résonateur. Soit par percussion ou avec un archet.
…Et 20ans après Désiré, le processus est toujours le même : il part d’une intuition, et est empirique, même si les questions métaphysiques restent. C’est un cheminement qui donne une direction …et est un moyen d’ouvrir ma curiosité sur le monde.